« Bouille à facettes »

L’interview de GuiHome

Un truc de dingue. En 2 ans, GuiHome, ce petit gars de 25 ans, épais comme un chips mais au talent plus gros qu’un Giant, est devenu star de la Youtubesphère belge, humoriste qui rassemble 50 000 personnes en 70 spectacles et un phénomène à qui la première chaîne du pays consacre son prime time du dimanche soir ! Depuis, GuiHome n’en finit pas de nous détendre.

 

Aujourd’hui, 6 ans plus tard, GuiHome – humoriste, acteur, chroniqueur, producteur, organisateur de festivals, responsable d’agence de communication, entrepreneur – se raconte. À son rythme. Celui de la vitesse du son.

 

Quand on voit votre parcours professionnel, on se dit que la multiplication de casquettes c’est un peu votre rayon !

« J’ai en effet plusieurs casquettes, au sens propre comme au sens figuré – rires – (référence à sa marque de vêtements et d’accessoires, dont les fameuses casquettes, 50% eco-friendly “Oui & Non”, inspirée du gimmick de ses vidéos).

Mais j’ai commencé jeune ! En primaire déjà j’étais le petit leader, celui qui choisit les équipes au foot, qui rassemble, qui organise des élections dans la cour de récré. Et j’étais persuadé que je ne suivrai pas un chemin tout tracé, mais plutôt un parcours atypique, sans jamais rien lâcher. En fait, je me reconnaissais soit dans tout, intéressé par plein de métiers, soit dans rien. J’avais déjà besoin de lancer des projets en tous genres !»

 

Ce n’est donc pas un hasard si votre maman vous a inscrit au théâtre à l’âge de 7 ans…

« Comme tous mes proches, elle avait remarqué que je devais faire de chaque petit événement une grande fête, que ce soit un repas de famille, une excursion, un simple moment de partage… Je m’ennuyais très vite.  En cherchant à canaliser mon énergie et ma sensibilité, elle m’a donc inscrit à mon premier cours de théâtre et j’ai a-do-ré ! Plus tard, j’ai compris, avec mes amis, lors des premières sorties, que je voulais fuir le silence et le quotidien. Il m’est quasi impossible d’aller au restaurant sans m’adresser aux tables voisines, discuter avec le serveur, lier connaissance avec les autres convives…. De là est né le GuiHome des vidéos. Aujourd’hui, quel que soit mon projet, entreprendre, rassembler, reste mon moteur et l’engouement suscité par mes vidéos m’a convaincu de saisir ma chance, de monter sur scène et de concrétiser le plaisir ressenti durant mes cours de théâtre, à savoir faire rire les gens. »

 

« Je suis spontané. Fédérateur. J’aime rassembler et travailler en équipe.»

 

Après les vidéos sur YouTube, l’engouement a été tel que, très vite, un spectacle est né ?

« Oui, un an après la première vidéo, j’étais en tournée, produite alors par François Pirette. Sold out. On a joué 80 fois ! Après ça, j’ai connu une période compliquée. L’hyperactif en moi s’est mis à craindre que GuiHome ne tienne pas dans le temps, se ringardise. J’ai eu besoin de me lancer dans du concret. J’ai créé une société de bars à cocktails avec mon meilleur ami. Je gérais (et gère toujours) l’administration, les stocks… C’était apaisant, un projet qui ne dépend pas de mon visage. Alors que je suis très éparpillé artistiquement, je me suis découvert une vraie efficacité dans la gestion des priorités. Dans la foulée des projets, il y a deux ans, j’ai créé avec ma sœur Hélène cette agence de communication, No Picture Please. On accompagne les sociétés dans le développement de leur image sur les réseaux sociaux, avec parfois le recours à des influenceurs. Ces projets dans lesquels j’aime être entouré de ma famille, ma copine et mes amis m’ont finalement rassuré, ce qui m’a permis de relancer GuiHome…»

 

« Jamais mon humour ne servira à diviser. »

 

Il y a aujourd’hui un besoin de rassembler les gens ?

Sûrement. Au début, mon personnage était très autocentré, pour aller par la suite vers un caractère plus universel, soucieux du monde qui l’entoure. J’ai dépassé la thématique du jeune ado dans sa chambre pour aller vers le citoyen et le jeune adulte que j’étais devenu, thème de mon spectacle actuel.

Je ne suis pas le comique de service à l’affût d’une bonne vanne, ce n’est pas mon domaine. Je préfère raconter et transmettre une émotion, quitte à bousculer parfois le public. Tout en faisant rire. Mais là réside l’essence même de mon travail : dégager un sourire de toute situation. Mon seul souci est de n’exclure personne, de m’adresser au plus grand nombre.

Et si le public s’identifie à moi c’est que je suis un citoyen comme les autres et je me considère aussi comme un jeune entrepreneur. Une sacrée étape pour moi qui avais si peur de vieillir. »