Stream Dream

L’interview de Julie Bougard

Puisant dans la culture des jeux vidéo, trois danseurs.ses questionnent avec un brin d’absurde leur rapport à l’existence. Un trio à la narration insolite, pour explorer la force d’attraction des jeux de rôles et leur transfert dans le monde réel. La quête de 3 jeunes pour découvrir leur place dans ce(s) monde(s).

 

À l’ère du tout numérique, Julie Bougard, personnalité originale du paysage chorégraphique belge, ose avec Stream Dream un conte initiatique plongé dans l’univers du jeux vidéo ! Play.

 

Pourquoi avoir choisi d’évoquer l’univers hypnotisant du jeux vidéo au théâtre ?

Lors des multiples ateliers que je donne à des jeunes, je constate la présence grandissante des écrans, quels qu’ils soient. C’est un univers très intéressant quand on prend la peine d’aller voir plus loin que les jeux « têtes de gondole ». Ce sont des espaces qui échappent aux lois du «raisonnable», avec des potentiels d’imaginaire et de liberté. Des espaces où, si l’objectif est effectivement d’avancer toujours plus loin, ce que l’on y gagne, c’est avant tout son indépendance, son libre arbitre, sa pensée, sa différence.

 

Comment avez-vous associé le corps vivant et le corps virtuel sur un plateau ?

Le corps est omniprésent dans le jeu vidéo et sans cesse en mouvements. D’une boule de quelques pixels, on passe en quelques secondes à une armoire à glace bodybuildée pour vivre des aventures inaccessibles dans le réel ! C’était très intéressant de mettre ça « en danse ». Ensuite, pour « habiller » le plateau, l’idée est venue d’introduire un son avec un pouvoir de suggestion très fort. Pas besoin d’images pour suggérer que les interprètes volent, glissent ou tombent dans l’eau. Et avec la lumière on peut créer aussi bien des grottes que des labyrinthes, on peut faire apparaître ou disparaître les danseurs en un claquement de doigts…

 

Au-delà du déplacement dans l’espace, l’univers du gaming questionne les réflexes et les comportements sociaux…

On voulait parler d’émancipation par rapport au monde et de la capacité à se prendre en main, de liberté, d’entraide et d’amour. Comme dans la vraie vie. Bien sûr, l’univers du jeu est souvent très concurrentiel. Mais pas plus qu’un autre. Quand on joue aux cartes, on veut aussi gagner !