“Dominique toute seule”: Une pièce bouleversante à découvrir absolument en famille

Par Caroline Veyt via Musiq3

Caroline Veyt emmène toute la famille au théâtre, à la découverte de Dominique toute seule, une pièce magnifique, bouleversante et captivante qui traite avec délicatesse d’un sujet dur, la perte de soi, le sentiment de s’effacer petit à petit, d’être en marge du monde. A voir le dimanche 3 décembre prochain au Centre culturel d’Uccle.

 

Sur le plateau, le strict minimum : deux comédiens, un écran blanc qui sert à faire des ombres chinoises et un projecteur.

 

Sur scène, nous assistons aux déboires de Dominique, une jeune femme pour qui tout allait plus ou moins bien, jusqu’à ce qu’elle perde consécutivement son travail et son logement.

 

Chez elle, les lettres s’entassent et sur l’une d’elles, le mot URGENT en lettres rouges majuscules lui fait craindre le pire. Et elle a raison. Cette lettre lui annonce qu’elle va être mise à la porte de chez elle, et que ses affaires vont être emportées dans un camion. Elle ne donne aucune adresse au camion, car elle n’a nulle part où aller. Elle a tout perdu et elle sent que, peu à peu, elle s’efface du monde. Elle en a l’intuition, il y a une grande dame qui va venir lui prendre sa voix et ses couleurs… et elle va disparaître à jamais. S’éteindre. Alors elle attend son moment.

 

Si le sujet est grave, le ton est doux et léger. Dominique nous raconte son histoire sans s’apitoyer. Et puis, dans son désarroi, elle se laisse porter par toutes les petites choses que la vie peut encore lui apporter ; elle monte dans un bus, s’endort sur l’épaule de son voisin et commence une sorte de chant a cappella, à deux voix mais sans paroles. C’est très joli. Une voix de femme, celle de Dominique et une voix d’homme, une sorte d’ange gardien qui l’accompagne et se manifeste parfois sous la forme d’une garde forestière ou d’un rocher. A deux, ils créent des moments poétiques et drôles qui font aussi office d’ellipse dans le récit…

 

Dominique toute seule, interprété par Garance Durand Caminos et Tom Geels, et mis en scène par Marie Burki, nous raconte avec délicatesse le quotidien de ceux qui sont en décalage, dont la musique, la voix ne s’accordent pas avec celle de la société, qui se marginalisent parfois, et qui, en errant dans ce quotidien plutôt triste, se permettent de vivre chaque instant intensément, et à qui il arrive, heureusement – et souvent on l’espère – de faire des rencontres qui vont les remettre sur le chemin de la vie, de leur vie…