En 1945, au sortir de la guerre, Christian Dior a 40 ans. C’est un parfait inconnu, même dans le milieu de la mode, où il est styliste. Il a connu une jeunesse dorée, entouré des artistes les plus brillants des années 20, avant de sombrer dans la ruine, la maladie, la misère, la déprime, la tentation suicidaire…
Vivant chichement, à la campagne, des quelques croquis qu’il envoie aux journaux et des fruits de son potager. Il a trouvé un poste à Paris pendant l’Occupation. Il ne demande rien. N’a aucune ambition. Pour la première fois de sa vie, il a un revenu stable, dans un univers qu’il apprécie, même s’il n’était pas sa vocation première. Une carrière tranquille s’ouvre devant lui. Mais une rencontre inattendue, extraordinaire, va bouleverser son destin. Et faire de lui, en six mois, le couturier le plus célèbre au monde. Comme brusquement touché par une baguette magique, il va se révéler un créateur hors-pair, avec un sens du tissu, de la couleur, du drapé, du style, d’une modernité qui n’oublie rien de la tradition. C’est le miracle Dior : un bon à rien – aux dires de son père – qui devient un génie. Dans l’univers de la mode, sa personnalité détonne. Il a côtoyé Cocteau, Max Jacob, Francis Poulenc, Dali… Sa culture est grande, tout comme sa modestie. Superstitieux, très croyant, il vit son mal son homosexualité. L’homme est aussi intéressant, riche et complexe que le créateur. C’est l’autre miracle Dior.