Une ville de province dans le sud de l’URSS en 1962. Lioudmila est une fonctionnaire farouchement dévouée au Parti Communiste. Sa fille décide de participer à la grève d’une usine locale, mais les événements prennent une tournure tragique… Les autorités dissimulent la violence de la répression. Lioudmila se lance alors dans une quête éperdue à la recherche de sa fille disparue.
Prix spécial du jury à la Mostra de Venise 2020, Chers Camarades remonte en 1962 et évoque un sinistre fait de répression survenu dans une petite ville du Nord-Caucase, longtemps tu mais aujourd’hui connu sous le nom de « massacre de Novotcherkassk » et une implacable machine d’effacement de la réalité.
Possibilité d’abonnement pour le cycle ciné-club (7 séances) au prix de 35€ !
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« Chers Camarades !»: fort et bouleversant
Prix spécial du jury à la Mostra en 2020, Chers Camarades ! met en scène, presque comme une reconstitution historique, le massacre de Novotcherkassk en 1962.
Dans une ville de province, dans le sud de l’URSS en 1962. Lioudmila (incarnée avec force et détermination par Ioulia Vysotskaya) est une fonctionnaire farouchement dévouée au Parti communiste. Ce qui n’est pas tout à fait le cas de sa fille, qui décide de participer à la grève d’une usine locale. Lorsque les événements prennent une tournure tragique, les autorités dissimulent la violence de la répression. Et Lioudmila se lance alors dans une quête éperdue à la recherche de sa fille disparue.
Prix spécial du jury à la Mostra en 2020, Chers Camarades ! (Dear Comrades !) met en scène, presque comme une reconstitution historique, le massacre de Novotcherkassk en 1962. Alors que Nikita Khrouchtchev venait de décider d’augmenter le prix de la viande et du beurre en Union soviétique et que les ouvriers voyaient leurs salaires diminués par de nouvelles normes de production, 26 personnes ont été tuées et 87 autres blessées dans cette répression d’un mouvement social dans une usine de locomotives. Des faits restés cachés pendant 30 ans.
Si Andreï Konchalovsky affirme ne pas avoir cherché à faire un film politique ou revendicateur, on ne peut s’empêcher d’être interpellé par ce sujet aussi fort que méconnu. Une puissance venant notamment de ce récit qui se déploie par couches successives, abordant l’engagement politique (parfois aveugle) dans un pays communiste, le choc des générations, la relation à Dieu… Mais aussi par l’émotion des images et des acteurs et par le point de vue du réalisateur. Konchalovsky filme les choses avec une certaine froideur, une sorte de détachement, dans un magnifique noir et blanc, ce qui les rend un peu plus absurdes encore peut-être.
Un film fort et bouleversant, où Konchalovsky se réaffirme comme un réalisateur toujours pertinent.
D’Andreï Konchalovsky, avec Ioulia Vysotskaya, Vladislav Komarov, Andrey Gusev, 120mn.
Article écrit par Gaëlle Moury et paru dans Le Soir (mis en ligne le 21/09/2021 à 16:29).