Trois personnages masculins – chaussettes hautes, short lycra et torse nu – et une femme, corps pulpeux et mine malicieuse, entrent en scène. Dans un espace abstrait, ils accomplissent des figures. Le spectacle s’inspire de l’esthétique des Trois Grâces.
Mais la claire référence à l’idéal classique se craquèle. Les corps, les gestes : tout se pervertit et s’écarte du modèle. Entre numéro d’aérobic et grand air d’opéra, les danseurs se congratulent, s’arrêtent, interrogent le public, reprennent leurs évolutions et finissent en glissades. Silvia Gribaudi est l’une de ces rares artistes qui osent être à la fois hilarantes, irrévérencieuses et empathiques. Dans Graces elle subvertit délicieusement les conventions autour de l’image du corps et des rôles des sexes dans une performance scénique qui brille de virtuosité et d’humour, de joie non conventionnelle et d’inattendu.
Spectacle-doudou qu’on aimerait toujours garder près de soi, Graces est aussi un spectacle-énergie pour recharger ses batteries.
Mouvement – Léa Poiré
Avec un humour généreux et une empathie radicale, la chorégraphe italienne Silvia Gribaudi élève les notions d’imperfections humaines vers une forme artistique au-delà des clichés et des apparences. Avec danse et texte, mais surtout avec chaleur et légèreté, la performance révèle un noyau de notre humanité.
dramaturge – Annette Van Zwoll