Noëmi Waysfeld chante Barbara

Barbara de mille feux…

Noëmi Waysfeld / European Philharmonia / Walter Proost 

Noëmi Waysfeld chante Barbara

Barbara de mille feux…

Noëmi Waysfeld / European Philharmonia / Walter Proost 

Je l’ai toujours écoutée. Le vinyle “Barbara chante Barbara” tournait en boucle à la maison, parmi les sonatinas de Schubert et les chants de prisonniers sibériens. Je la reprenais sans la comprendre, sa voix était toujours celle d’une retrouvaille, rappelant la maison et le quotidien.

 

Lorsque j’ai commencé à chanter, ce qui revenait régulièrement, c’était que mon endroit était celui de “la voix de l’émotion.” Le public souvent me demandait : et vous chantez Barbara ? Naturellement je la fredonnais, naturellement je me suis mise à la chanter. Peu à peu, j’ai inclus ces chansons dans mes programmes Je savais qu’un jour ce serait un disque entier – je ne savais pas que ce serait dans la foulée de mon dernier album Le temps de rêver, et cela aujourd’hui me semble si cohérent : le français, ma langue maternelle qui prend définitivement sa place dans mon espace vocal, et après avoir interprété la mélodie française et la grande chanson du début du siècle, c’était le moment de Barbara. Alors, quand Fabien Cali à la sortie de la création de son cycle “Cueillir le jour” m’a proposé d’orchestrer Barbara pour ma voix avec orchestre j’ai tressailli. Quelle communion plus grande pour une chanteuse que d’être entourée par tant de musiciens, tant de timbres, et que dans un même souffle, le chant jaillisse.

 

Fabien Cali et toutes les musiques qu’il porte en lui, son écriture si intuitive de la voix, mais tout autant exigeante, son regard contemporain… quel projet irrésistible et quel cadeau. Et voici une Barbara de mille feux qui surgit, une flamboyance nouvelle.

 

Chanter Barbara, ça touche à l’expérience du sublime, sans jamais aucune grandiloquence. Les chansons de Barbara sont celles que j’aurais aimé écrire comme je l’ai déjà dit. Ce projet ne quitte plus mon esprit, je l’attends comme un rendez-vous, comme la promesse d’unebelle histoire d’amour, comme qui dirait.

 

Noëmi Waysfeld