Whach veut dire fort.
Issus pour la plupart des couches populaires, comme c’est souvent le cas dans la culture hip-hop, les six danseur.euses casablacais.es de Wha7ch ne se résignent pas à la fracture sociale. Ni à l’inégalité des conditions, ni au manque de soutien des pouvoirs publics. Le mot “Whach” désigne en Darija (dialecte arabe parlé au Maroc) le « Monstre », mais aussi ce qui est “costaud”, “fort”. Les 6 interprètes se réapproprient le mot, et font de leur rejet une proposition de travail dont la difficulté aiguise leur créativité. Ils criblent les mondes passés, présents et futurs de leur imaginaire joyeux, puissant, parfois sérieux, jamais découragé.
Wha7ch est le témoignage d’une jeunesse marocaine consciente, résolue à délivrer un message d’ouverture au monde et de fierté de ses origines. Identité, joies, frustrations, passions, autant d’aspects que Milan Emmanuel transcrit en chorégraphie, réaffirmant l’expressivité et la capacité narrative de la danse, moteurs incontestables pour les jeunes générations.
Milan Emmanuel (chorégraphe)
Milan Emmanuel fonde la compagnie No Way Back en 2009. En 2012, il fait partie de la première promotion du Tremplin Hip-Hop et dans la foulée continue à se former tant à la chorégraphie contemporaine qu’à la pédagogie en danse hip-hop.
Fidèle à l’inspiration de la rue et riche d’une expérience acquise auprès des plus grands metteurs en scène actuels (Bob Wilson, Kader Belarbi, Robert Lepage, Olivier Py, Rosa Mei, Robert Carsen, Maria Clara Villa Lobos, Jos Houben, Fabrice Murgia et bien d’autres). Il monte des spectacles à la croisée des arts urbains et contemporains No Way Back, Les Polissons, Super Showman, FrontX, Danse des Anges Rebelles et Abstrkt.
En parallèle, il encadre différents projets qui visent à la professionnalisation de danseurs hip-hop et de circassiens tant en Belgique qu’à l’étranger (Congo RDC, Maroc). Depuis 2009, Milan organise le Detours Festival, dédié aux arts urbains de création. En 2015, il se voit confier par la Ville de Bruxelles l’organisation des « Detours Cyphers » qui ont lieu durant tout l’été, en plein air sur le piétonnier.
C’est dans la rue et au contact direct avec le public qu’il trouve l’essence et l’inspiration de son art. Aimant par-dessus tout se jouer des conventions et ouvrir de nouveaux champs d’expression, il fait intervenir le public pour arriver à un spectacle total et imprévisible.