À l’occasion de ses 60 ans, notre caricaturiste vedette propose une expo rétrospective de sa carrière et publie un nouvel album irrésistible, qui vous est proposé avec un abonnement « Soir mag ».
Comme chaque année, cet ouvrage est attendu comme le Messie. Et pour cause, dans la grand-messe des caricatures d’infos, le dessinateur attitré du « Soir mag » est un pape ! Voici près de quinze ans que Frédéric du Bus signe une planche hebdomadaire en page 3 de votre magazine préféré. L’actualité résumée en quelques cases toujours empreintes d’une impertinente pertinence, d’un humour ravageur et d’une grande efficacité dans le trait. Notre duBus n’a en effet pas son pareil pour saisir la caractéristique qui vous identifie un personnage en une seconde. Fait curieux : les personnalités qu’il croque de sa plume reconnaissent toujours les autres protagonistes… mais jamais elles-mêmes !
Les « athlètes » de l’année
Chaque automne, duBus propose une compilation du meilleur de cette fructueuse et drolatique collaboration avec notre magazine ainsi que d’autres titres de presse. Le nouveau millésime s’intitule « L’année 2024 vue par duBus. Une forme olympique » aux éditions Racine (1). « Les Jeux olympiques et paralympiques de Paris l’été dernier m’ont évidemment donné le titre de l’ouvrage », nous explique Frédéric du Bus. « Un album où l’on retrouve les grands athlètes de l’année. Celui qui rafle toutes les médailles du cynisme, c’est évidemment Benyamin Netanyahou, le Premier ministre israélien, qui, non content de frapper Gaza, s’attaque aussi au Liban désormais. Il aligne les compétitions sans fatiguer. Poutine, lui, c’est le marathonien qui enfile les tours de stade en menaçant le monde avec ses armes nucléaires. En attendant de remporter la compétition, il reçoit déjà les lauriers du dictateur de l’année. À côté de lui, le président ukrainien Zelensky tient bon aussi sur la course de fond. Qui des deux va gagner à la fin ? On se demande où et quand cela va s’arrêter », analyse le dessinateur avec le second degré qui lui est coutumier.
Le président français Emmanuel Macron, lui, est visiblement fatigué, comme sur la couverture de l’album. « Il a voulu s’inscrire au saut en hauteur, mais il a visiblement visé trop haut dans son ambition. Il est passé sous la barre et finit la compétition en rampant. Je ne sais pas s’il est en burn-out ou s’il a pris des anabolisants, mais en tout cas, ça ne fonctionne pas. » Caustique à souhait, duBus nous brosse ainsi le portrait des grandes figures qui ont fait l’info la saison dernière. À ne pas manquer.
Une grande expo rétrospective à Uccle
Par ailleurs, Frédéric du Bus a fêté ses 60 ans cette année. L’occasion faisant le larron, celui-ci méritait bien une rétrospective de trente ans d’une carrière qui n’a pas débuté immédiatement dans la caricature… « Je sortais de l’Institut Saint-Luc, l’école supérieure des arts, à Bruxelles, section illustration. Je me suis rendu aux éditions Casterman pour montrer mes travaux d’atelier. Aucun de mes travaux d’illustration n’était publiable en l’état. On m’a suggéré de travailler et travailler encore. Je les ai pratiquement harcelés pour montrer mes dessins encore et encore. Un jour, on m’a proposé d’illustrer un joli texte. J’ai dû aussi beaucoup bosser avant d’arriver à un résultat. » Mais c’est un triomphe ! L’ouvrage « Léonie dévore les livres », réalisé en collaboration avec l’auteure Laurence Herbert, remporte le prix littéraire Québec-Wallonie-Bruxelles. « Ce petit livre a été réimprimé plusieurs fois et traduit dans cinq langues. Il a connu du succès jusqu’en Amérique ! Par la suite, j’ai illustré plusieurs ouvrages chez Casterman, avec notamment Bernard Giraudeau. »
Dans le même temps, du Bus entre en contact avec le rédacteur en chef du journal satirique « Pan ». « J’étais un fan absolu des dessins géniaux d’Alidor. J’ai commencé là-bas avec quelques caricatures. Et quand Alidor est parti, j’ai bossé pour “Pan” pendant dix ans, tout en livrant des illustrations à gauche et à droite. » Ainsi que des caricatures dans l’un ou l’autre titre de presse, avant de signer une case quotidienne dans un quotidien bruxellois et sportif bien connu. En 2010, Fred débarque chez « Soir mag » avec ses crayons affûtés et son sens de l’observation qui l’est plus encore. Avec le succès qu’on lui connaît. Il a remporté le prestigieux Press Cartoon Belgium du meilleur dessin de presse en 2013 et en 2023.
Ce parcours est à découvrir dans l’exposition « De l’illustration à la caricature » (2) organisée au Centre culturel d’Uccle du 5 octobre au 3 novembre 2024. « J’ai voulu montrer comment on devient caricaturiste en plongeant le visiteur dans l’atelier d’un dessinateur. J’expose bien sûr des caricatures de toutes les époques, mais aussi des crayonnés et des dessins ratés. Il y aura aussi une vraie table à dessin. Car c’est là que tout commence et tout finit. »
(1) « L’année 2024 vue par duBus. Une forme olympique », éd. Racine, 96 pages, 21,99 euros. Pour obtenir votre album gratuitement, rendez-vous sur notre site.
(2) Exposition du 5 octobre au 3 novembre 2024 au Centre culturel d’Uccle, rue Rouge 47, 1180 Uccle. 02/605.15.30 ou www.ccu.be.