Un trio de renommée internationale, original, subversif et décoiffant : Albane Carrère au chant, Magali Rischette à la guitare, Elsa de Lacerda au violon. Leur nouveau projet musical prend appui sur l’icône bohème que fut Kiki de Montparnasse, cette femme libre et rebelle.
Modèle, muse ou parfois amante des Montparnos (Soutine, Modigliani, Foujita, les dadaïstes et les
surréalistes), Kiki fut immortalisée, il y a tout juste un siècle, par l’oeil de son compagnon Man Ray dans les courbes suggestives d’une femme, de dos… et les deux ouïes de violoncelle peintes à même la peau faisant de ce corps le plus irrésistible des instruments de musique. La photographie, délibérément et manifestement ambiguë, incarne le trait d’union entre deux époques, deux réalités, est devenue l’une des plus iconiques du début du XXe siècle.
Partant des mélodies de Fauré, Debussy et Saint-Saëns, le concert, à la croisée des chemins entre la pop et le chant lyrique, entre le classique et le populaire, replace la femme au coeur de l’histoire musicale.
Belge de coeur
Pour incarner Kiki de Paris, la mezzo-soprano Albane Carrère sera sur scène. Née à Vienne, la Française a étudié la musique à Bruxelles puis effectué des stages à l’Académie de Musique du Festival d’Aixen-Provence avant de gravir les échelons de l’opéra avec élégance. Débutant en 2005 aux côtés de stars telles que Barbara Hendricks, elle a par la suite brillé dans des rôles emblématiques et conquis les scènes européennes et les mélomanes du monde entier ! Son album Il est quelqu’un sur terre, a été classé numéro 1 dans la sélection annuelle 2022 du Monde, ce disque « d’une richesse inépuisable permet d’apprécier le pouvoir d’incarnation d’une chanteuse
parvenue aujourd’hui à maturité » a été régulièrement diffusé sur les radios européennes.
Rencontre avec la Française, mais Belge de coeur, Albane Carrère, femme artiste incarnée, émouvante et idéale, à la voix caméléon chaude profonde et ronde.
Comment une mezzo-soprano se retrouve-t-elle dans un concertcabaret qui couvre une telle multitude de répertoires ?
Pas par hasard ! (rire). En suivant mes parents au gré de leurs mutations (mon père passant d’un poste aux Nations unies à un poste à l’Otan), j’ai bénéficié de voyages qui m’ont ouverte au monde
et à sa richesse. Avec mes deux soeurs, nous avons intégré l’école européenne à Uccle. J’ai donc toujours baigné dans des langues différentes et leur musique ! C’est aussi dans cette atmosphère que j’ai fait mes premiers pas au cours de flûte à bec, au chant choral, à la clarinette ou au Conservatoire Royal de Musique de Bruxelles. L’amour de la musique m’est venu des voyages
en voiture et en famille. Durant les trajets, mon père écoutait beaucoup de classique, mais des tubes : Callas, Pavarotti… Ma mère, elle, écoutait de la pop : Sting, Freddy Mercury, Bashung…
Tout l’univers anglo-saxon et la chanson francophone y passait. Je me souviens que j’adorais ça et je savais déjà qu’il fallait que j’en fasse quelque chose.
Aujourd’hui, du baroque au contemporain, vous pouvez tout chanter ! Pour ce concert, vous vous immergez dans l’atmosphère envoûtante du Paris des années folles, celui de Kiki…
Aborder les différentes techniques de chant (NDLR : lyrique et pop) est quelque chose que j’avais déjà commencé dans le disque Il est quelqu’un sur terre. Durant le concert, je ne vais pas utiliser ma voix de chanteuse lyrique, mais cette voix va m’aider à interpréter des chansons comme l’Hymne à l’amour, Mourir sur scène ou Désenchantée qui nous transportent dans l’univers artistique de Kiki, où la passion, la mélancolie et la rébellion se mêlent. La meilleure manière, selon moi, de célébrer la vie de cette muse qui a inspiré tant d’artistes.
Parce qu’il faut oser chanter Conne, de Brigitte Fontaine, comme faire entendre dans des arrangements de Jean-Luc Fafchamps les voix de Barbara (Toi), Hoshi (Et même après je t’aimerai), ou Jane Birkin (Quoi)… Après un prélude de Debussy, Poulenc ou Fauré, qui permet déjà de se glisser sur la scène parisienne.
Ne ratez pas ce programme éclectique et audacieux sublimé par la guitare intimiste de Magali
Rischette, le violon fougueux d’Elsa de Lacerda ou la superbe voix mezzo-soprano d’Albane Carrère.
« Kiki à Paris » ou comment « la mélodie française est devenue chanson française » avec des pièces de Fauré, Debussy, Lili Boulanger, Poulenc, Edith Piaf, Barbara, Dalida, Brigitte Fontaine, Hoshi, Juliette, France Gall, Jane Birkin,…
Sortie de l’album le 16 novembre sur le label Cyprès.