Paris d’entre-deux-guerres: audace, invention, rébellion esthétique, glissement des arts convenus vers la fête, changement de paradigme. Fille de rien qui veut tout, Alice Prin, dite Kiki, sera tout à tour modèle, danseuse, peintre, chanteuse, actrice et, plus sobrement, « reine de Montparnasse ».
Kiki n’était pas la plus belle, la plus talentueuse ou la plus brillante, c’était juste une femme libre, débarrassée des conventions, qui avait peut-être compris qu’en se libérant du qu’en dira-t-on on révélait la force créatrice de l’insoumission.
Par la libération des corps, et spécifiquement celui de la femme, le vieux monde s’est mué en un autre monde. C’est ce que chante ce projet discographique. Le répertoire du concert illustre le glissement progressif d’un monde où l’identité féminine était dictée par les hommes vers une nouvelle réalité où les femmes elles-mêmes, comme Kiki et les icônes qui l’ont suivie, se dessinent et se réservent des destins plus appropriés.