Le premier rendez-vous de cette saison, emmené par la Konzertmeister de la Monnaie, Saténik Khourdoïan, fait la part belle aux cordes. Deux œuvres d’interrogation et de remémoration, deux plongées étourdissantes dans l’intimité de deux compositeurs majeurs.
PIOTR ILITCH TCHAÏKOVSKI, Souvenir de Florence pour sextuor à cordes, op.70 (1890-91)
Le sextuor à cordes de Tchaïkovsky reflète l’histoire d’une relation singulière entre un compositeur et sa protectrice artistique : Madame von Meck a soutenu Tchaïkovski pendant près de quinze ans, sans jamais vouloir le rencontrer. Leurs échanges épistolaires révèlent une intimité platonique digne d’un roman. Au début de l’année 1890, Tchaïkovski séjournait à Florence. Un soir, à l’opéra, leurs regards se croisent, ils se reconnaissent mais s’évitent soigneusement. Durant l’été de la même année, Tchaïkovski compose sa dernière partition de musique de chambre, un sextuor à cordes qu’il intitule en français « Souvenir de Florence ». Mais de quel souvenir il s’agit ?
RICHARD STRAUSS, Les Métamorphoses pour septuor à cordes (1945)
13-15 février 1945, bombardement de Dresde. 12 avril : Richard Strauss achève les Métamorphoses.
Comment écouter cette réponse musicale intimiste aux millions de tonnes de bombes et à l’anéantissement moral d’une Allemagne totalement défigurée par le nazisme ? D’abord comme la déploration douloureuse d’un vieux musicien allemand meurtri dans ses convictions humanistes les plus profondes, dans son enracinement, dans ses repères.
Apocalypse ? Non, Métamorphoses. À la violence destructrice du règne humain répond la foi dans la douceur sinueuse de la poussée végétale, que la musique de Strauss va magnifiquement traduire dans ses propres sinuosités. Reconquête pacifique et vivante d’une lente et souveraine tranquillité.
Sous l’accablement, quelque chose comme un espoir.
PIOTR ILITCH TCHAÏKOVSKI (1840–1893)
Souvenir de Florence op. 70 pour sextuor à cordes (1890-91)
I. Allegro con spirito
II. Adagio cantabile e con moto
III. Allegretto moderato
IV. Allegro vivace
RICHARD STRAUSS (1864-1949)
Métamorphoses pour septuor à cordes (1945)
Andante – Agitato – Più Allegro – Adagio, tempo primo
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Une personnalité, une technique impeccable, une sensibilité musicale qui a quelque chose à dire avec son archet, avec ses doigtés d’une rare subtilité, avec son cœur. Car Saténik s’attache au sens profond des œuvres qu’elle interprète plutôt qu’à la virtuosité, dont, pourtant elle est naturellement dotée.” Nice Matin
On a pu entendre Saténik Khourdoïan en France et à l’étranger sur des scènes aussi prestigieuses que le Concertgebouw d’Amsterdam, le Jerusalem Music Center, la Salle Pleyel, la Salle Cortot, la Salle Gaveau, la Cité de la Musique à Paris, le Theâtre du Châtelet, la salle Olivier Messiaen de Radio France. Elle se produit en soliste avec le Nordwestdeutsche Philharmonie, sous la direction de Frank Beermann, l’orchestre Symphonique de la Monnaie de Bruxelles, sous la direction d’Alain Altinoglu et de Hartmut Haenchen, l’orchestre de Pau Pays de Béarn, sous la direction de Fayçal Karoui, l’Orchestre Philharmonique de Radio France sous la direction de Juraj Valcuha, au festival « Antibes Génération Virtuoses » avec l’orchestre Philharmonique de Cannes, sous la direction de Phlippe Bender, l’Orchestre Philharmonique de l’Opéra de Marseille sous la direction de Friederich Pleyer…
Après avoir été formée par Jean Ter-Merguerian au conservatoire de Marseille, elle entre au Conservatoire Supérieur de Musique de Paris dans la classe de Jean- Jacques Kantorow, cette jeune violoniste nommée “Révélation Classique de l’Adami 2009 » remporte en novembre 2008 le Quatrième Prix du Concours Long Thibaud et trois prix spéciaux (Prix du public, de la SACEM et Gaby Pasquier). En février 2008, elle recevait un Deuxième Prix aux YCA de New York et est aussi la gagnante du concours Aram Khtachatourian à Erevan, en 2006.
Saténik Khourdoïan est lauréate de la Fondation d’entreprise Groupe Banque Populaire et joue un violon de Carlo Tononi généreusement prêté par un mécène.
Cette jeune artiste mène aussi une carrière de Violon Solo, elle est depuis 2013 la Konzertmeisterin de l’Orchestre Symphonique de la Monnaie, à Bruxelles.
Son premier disque avec le pianiste Alexander Gurning, consacré aux compositeurs E. Ysaye, G. Fauré et C. Saint-Saens est paru en avril 2018 pour le label Outhere Music-Fuga Libera, et a été très apprécié par la critique.
Son prochain enregistrement en solo avec l’Orchestre Symphonique de la Monnaie, sous la direction d’Alain Altinoglu paraîtra pour le même label en 2021.